Apocalypses ou le 8 ème roi

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Abram et Saraï... changement de nom, entre divagations scripturaires et serrure cachée...

lundi 14 novembre 2022, par Zoltan Jordania

https://youtu.be/eMYzXjKYoCw

Pour le sceptique, grand fantasme d’une kabbalah ininterrompue depuis Moïse... ... avec titre de l’ouvrage d’on procèdent ces planches, que les curieux mais quelque peu avaricieux lecteurs de l’article ci-dessous, > 26876 visites à ce jour..., feraient bien d’acquérir (4 Janvier 2024).

texte, 14 Novembre 2022 -

Il y a plus d’un an, sortant des "kbb chrétiens de la R" de François Secret, pour faire nos courses à Super U nous tombons sur un "Arsène Lupin, Supérieur Inconnu...." par un certain Patrick Ferté, qui jette un jour curieux sur l’intéraction, très XIX siècle, entre les milieux littéraires et occultistes... Bref l’ensemble Grand U, comme Humanité pour citer notre prof de maths, à l’ancienne, lisant Cicéron et Homère dans le texte...

Mais revenons à l’enquête de Mr Secret, qui pour suivre nos maniaques à la trace, éclaire si peu la nature de la... truffe tant prisée, que nous manquons presque un fort curieux passage de l’A.T, mais dont l’élucidation, vue les tonnes de plâtre de l’exégèse officielle, fera plutôt l’effet d’un aérolithe...

Nous voulons parler des passages en Genèse XVII , traitant d’un célèbre changement de Nom ; d’Abram en Abraham (verset 5, et de Saraï en Sarah (verset 15), présenté comme un plus par les très ignorants rédacteurs de la Thorah, alors qu’il s’agit en fait d’un moins, c’est à dire d’une régression...

Contenant toutefois, dans un curieux anachronisme, une étrange allusion au nouvel Alphabet adopté par les élites juives lors de leur 2 captivité en Babylonne... Et qui dès le retour en Palestine, -586, vont abandonner le paléo-hébreu pour un glyphe que rien d’essentiel à priori ne distingue de celui qui le précède...

A moins que le nouvel alphabet, dit araméen, présente un avantage caché.... en fait suggéré par les qualificatifs d’Assyrien qui renvoie au Soleil, ou chaldéen, qui à suivre RG renvoie non à un peuple mais à une caste sacerdotale, à coup revenue depuis longtemps de la pictographie chère aux ethnologues...

L’avantage est ici la structure, sur la base d’une numération de position en base Dix, peut-être même l’idée de zéro, renvoyant par delà les indiens aux chinois, comme le cardinal fondateur aux babyloniens ...

Notons à ce propos un réflexe partagé non seulement par les érudits mais en fait par la quasi totalité des hébraïsants... Si on demande en effet combien de caractères comporte l’hébreu la réponse jaillit, presque automatique, 22... Et si d’aventure vous ajoutez "ou 61", il y aura comme un silence, qui ne sera rompu que par quelqu’un d’un peu plus savant que nos demi-lettrés, du genre ;

"Vous voulez parler du grand alphabet ?? ". Par quoi nous retombons sur le patriarche et son épouse, avant le changement de Nom, donc Abram et Saraï
qui sont comme la clef d’un chiffre...

En effet, à la différence du grec, a fortiori de l’ensemble des alphabets qui l’ont précédé, l’hébreu carré, adopté lors de la dite captivité, comporte déjà, pour chaque caractère, un développé en 2 ou 3 lettres.

Ordonné selon les unités, les dizaines, et les centaines... héritage d’une tradition remontant à Ur en Chaldée...pourtant déjà en possession de la base soixante... Structure qui ne reviendra qu’avec l’arabe, comme si une même Intelligence agissait, et ce à douze siècles d’intervalle ....

Mais revenons à l’hébreu - Considérés en eux-mêmes, 5 caractères s’écrivent avec deux lettres, et 17 caractères avec trois, ce qui fait bien (5x2) + (17x3) = 61 lettres...

Maintenant un petit détail technique car si les neuf premiers caractères renvoient aux unités, les neufs suivants aux dizaines, les quatre restants aux centaines, il est possible, dans le calcul des développés, de ne tenir compte que des valeurs ramenées aux unités...

Par exemple Alèph, valeur simple 1, développée en trois lettres de valeurs 1, 30, et 80, classiquement 111, mais en enlevant les zéros (1+ 3 + 8) ce qui fait 12...

Appliquons ce comput aux 22, développées à 61, que trouvons-nous comme total ??
Très exactement 243, que le matheux décomposera en trois puissance cinq passant de ce fait à côté de 243 = 200 + 43 ... "Grondin" pg 62 les Dix-Sept ∑ => 200

Mais au fait combien pèse le patriarche avant ce changement de nom ??

A-B-Ra-M = (1+2+200+40) = 243... Coïncidence ?? et celui de son épouse ??,
Sa-Ra-Ї = (300+200+10) = 510, flottant quelque part aux milieu des élucubrations dont traite Mr Secret...

Mais ce 510, quel rapport avec l’alphabet ?? Comme rapellé supra il y a, selon le comput choisi, plusieurs valeurs pour chaque lettre, que l’on peut alors classer par poids, de la plus Lourde à la plus Légère..., à condition pour chaque classement de s’en tenir strictement à la règle choisie...

Ainsi dans un développement gardant les zéros, la plus grave de toutes les lettres,
R-I-Sh = (200+10+300) coïncide avec Sa-Ra-I = (300+200+10) = 510..
mais en ôtant les zéros (2+1+3) avec la plus légère de toutes lettres, le Hé = H-A= (5+1) comme en reflet...

Pour revenir à notre sujet, 243 et 510, ressemblent beaucoup à une Serrure cachée dans les noms primitifs du patriarche et son épouse, avant le changement fatal, dont les scribes se font gloire comme une guenon de ses besicles... Serrure cachée, noyée dans toute une série de détails aussi saugrenus que grotesques, et font fait l’effet d’autant de pièces rapportées déviant du sujet...

QUESTIONS Anne-Marie-

― Résumes un peu ces "détails" pour nos auditeurs, qui n’ont pas forcément l’intérêt d’un pasteur ou d’un théologien, pour ces textes prétendument inspirés......

On commence par la stérilité de la légitime qui ne trouve d’autre expédient que de faire appel à la servante, mise dans le lit du maître, alors âgé de 96 ans ... pour que celui-ci ait enfin une descendance. On continue avec une Saraï de 80 ans, censée tomber enceinte des œuvres d’Abram âgé de 99 ans... qui se circoncit lui même à 99 ans !!! avant d’ordonner celle des nouveaux nés à l’âge de 8 jours ...

Sur le conseil moins d’un Ange que d’un Diable, nous voulons dire un contre-initié, ce qui signe la corruption d’un ancien savoir, auquel et pour ne pas changer, les rédacteurs d’un Livre tout sauf inspiré n’entendent goutte... et qui souligne une fois de plus la dégénérescence intellectuelle des rédacteurs de la Thorah..., récupérant sans le moindre discernement des bribes de symbolisme archaïque.

― Tu parles ici de tout ces passages où le Ciel, toujours miraculeux, promet une descendance à un couple qui a largement dépassé l’âge de procréer... ?? et de façon générale toutes ces "femmes stériles" qui finissent miraculeusement par tomber enceintes...???

― restons sur cette "femme stérile"... Disons que les rédacteurs des ces passages ne comprennent plus du tout (si tant est qu’ils en aient eu jamais connaissance) le thème de la rencontre du héros avec la vieille femme des contes indo-européens, dont la signification, vu le lien vital des Lunes de la femme avec le Temps, renvoie à la prochaine sortie des vicissitudes propres au sublunaire... En d’autres termes la victoire du héros sur ce cette temporalité que les religieux appellent "le siècle"...

― Mais là c’est presque une autre vidéo ...
Il faudrait pour ne pas changer remonter à la tradition mère, représentée par Melkitsédeq, Génèse XIV, qui fait de la rédaction de la Thorah une extraordinaire usurpation d’identité, d’où les perpétuelles défaites, les malédictions à répétitions et surtout l’avortement de Jérusalem comme centre Spirituel..., pour résumer Ezéchiel XVI... Dans un style où la symbolique sexuelle, d’un réalisme affligeant, se substitue au thème par excellence des contes : "le Roi et la Reine n’avaient pas d’enfants, ou n’avaient qu’une fille", c’est à dire un héritage spirituel qui attend le héros comme de juste soumis à un certain nombre de défis...

―revenons à nos Nuages, un kabbaliste t’objecterait que dans ce changement de nom, le total du couple est conservé, 753 dans les deux cas...

A-B-Ra-Ha-M + Sa-Ra-H-soit 248 + 505, conservant le total, soit 753, exact.
Notons toutefois qu’en matière de Lettres le total c’est l’enveloppe la plus extérieure, d’où la recherche des décompositions de ce total en autant de mots symboliquement compatibles.

― On peut donc interpréter positivement ce changement de noms puisque c’est précisément ce Hé qui apparait tant dans les nouveaux noms donné à ABRAM
qu’à SARAÏ, mais avec une grande différence entre les grains de sable et les étoiles du Ciel... la descendance purement charnelle et la filiation spirituelle, le lourd et le léger, le simple érudit et l’initié, bref le Hé comme souffle vital et le Hé comme souffle spirituel ... Mais ce qui compte c’est le diviseur de 510, soit 17 ...

―comme les 17 lettres à développé ternaire,
objet par excellence de notre Grondin ??? ZOOM
―ces 17, du fait des développés, contenant toutes les lettres,
dont les binaires, excepte le Hé...

― Dans cette façon de compter en base Dix,
n’y a-t-il pas confusion de certains principes ??
En effet 99, sous-entendu 99 + 1 = 100 signifie bien, avec l’épuisement d’un ancien cycle, le départ d’un nouveau cycle, si possible, glorieux. Toutefois et dans le cas qui nous occupe, cette façon de compter en base 10, qui renvoie à l’espace semble oublier 12, qui mesure le temps...

― sans compter les nombres purement symboliques :
cessation du Déluge, le 17 jour du 7ème Mois.
― Très juste, normalement ce 17 devrait être le nombre même du renouvellement ou de la fondation d’un nouveau centre spirituel ... (les dix-sept peuples mentionnés lors de la Pentecôte, Actes II, 7-12) Du coup l’âge d’Abraham, de Sarah et d’Agar, en rajoutent dans la confusion..

― Revenons au symbolisme de Sept...
― C’est transparent, disons que si 7 renvoie au corps subtil, 17 signifiera sa pleine réalisation...
― A ne pas confondre avec 1717, date fétiche de la fondation de la Franc-Maçonnerie orangiste.
―A ne pas confondre...

― En conclusion tout ce qui monopolisa les exégètes sur les descendances respectives de Sarah et Agar, donc les juifs et les musulmans, c’est du fourrage pour bêtes à cornes...?

De la paille comme dirait saint Thomas ... d’autant plus que l’essentiel tenait en deux nombres 243 pour le grain et 510 pour la puissance contenue dans le germe, 5 +1...

Il n’est au reste que de suivre l’archéologie, l’épigraphie, la totale absence de monuments comme de documents étayant le prétendu "Ancien" testament... Le Christianisme, l’Islam furent deux civilisations, le judaïsme une culture d’érudits, de traducteurs... Dont l’apport en matière d’Arts et de sciences est bien difficile à établir..., assimilant plus ou moins bien, et souvent plus mal que bien, le peu que ses scribes pouvait entendre de ses glorieuses voisines...

De l’Egypte, où les juifs n’ont jamais mis les pieds, ses monuments voire coupes taillées dans le granit...(vidéo, étranges artefacts, Musée du Caire...) à la Mésopotamie, à laquelle seule convient le thème d’un Pharaon obligeant les juifs à confectionner des "briques faites de paille et de boue séchée"..

les "saintes écritures" question Thorah, se ramenant au plus formidable best-seller de falsification historique de tout les temps..., longtemps jamais remise en cause par une Europe chrétienne tout aussi prolixe en "grands récits"...et d’autant plus conquérante...

― Sans compter les dissonances quand à Ismaël, âne sauvage ou grande nation ??
― on passe en effet, à une page d’intervalle du "fils de la servante" décrit comme un âne sauvage en XVI, 12 à Ismaël, béni, père de douze princes, ancêtre d’une grande nation en XVII 20―

― au fait cette petite note en bas de page ??
Ah oui, çà pique un peu... On remarque en effet que Isaac, "le fils de la maîtresse" soit = 10+90+8+100 = 208 à très exactement le même nombre que Hagar, c’est à dire "la servante" 5+3+200 = 208 ... ce qui rime avec le fait que les juifs furent partout et toujours vaincus, donc asservis, donc serviteurs et non maîtres... état des choses ne se modifiant très progressivement qu’à partir de Luther, au départ quelque peu antisémite...

Grandes étapes : Cromwell, banque d’Angleterre, 1694, sortie de l’autisme intellectuel au siècle suivant avec le célèbre Mendelssohn, du coup célébré comme 3ème Moïse (ce qui est un peu cavalier...*), et surtout démarrage de la civilisation industrielle, vers 1830...


* Pour les béotiens, au Moïse mythique, 1er du nom, succéderont Moïse Maïmonides, le rationaliste (rejoint Aristote en 1204) Moïse de Léon, le mystique (né en 1240) partant deux écoles diamétralement opposées... Pour l’amateur, commencer par M-R. Hayoun, plutôt que Scholèm... Pour le comparatiste, Ibn Arabi quitte ce monde en 1241...